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mes humeurs de communicant sont-elles communicatives ? la rupture épistémologique j’étais invité un soir de la semaine dernière à une soirée consacrée à la remise de trophées, un de ces événements où quelques vip locaux s’auto-congratulent aimablement au mépris de ceux, majoritaires dans la salle, qui n’ont pas eu le privilège d’être nominés et se demandent, en attendant l’ouverture du buffet, ce qu’ils sont venus faire dans cette enceinte. condamné à une place inconfortable pour cause de retard, j’envisageai déjà un repli prématuré, avant même que soit débouchée la première bouteille de “gaillac blanc” dont j’avais pu apercevoir la silhouette en traversant rapidement le hall d’entrée. j’assistai donc aux préliminaires de cette cérémonie « inn’ovations » (la 31ème du genre !), organisée par la région midi-pyrénées et, petit à petit, contre toute attente, me laissai doucement envahir par la fièvre communicative des divers intervenants servis par une mise en scène sobre et ingénieuse. l’incroyable enthousiasme de ces inventeurs, ingénieurs et créatifs finit, en effet, par capter mon attention. loin des discours larmoyants sur la crise malgré, bien souvent, de longues périodes de vaches maigres, tous ces pionniers tenaient un langage de passion contagieux, sûrs d’œuvrer pour le bien commun. ainsi, la société “spikenett technology” nous épatait avec une nouvelle génération de caméra intelligente, “impulsionnelle”, sur le modèle de la rétine humaine et dont les applications semblent infinies notamment dans le secteur de la robotique grâce à une appréhension instantanée des environnements. le designer franck fontana, soutenu par la société “design pyrénées” nous séduisait avec sa boîte d’allumettes revisitée en “bloc d’allumettes” et son travail du bois simple et épuré, brut et sophistiqué. il y eut aussi parmi toutes ces inventions, celle de meco’concept, qui, au pays de la brique rose, a eu l’audace de repenser le matériau basique de construction en proposant la brique en terre crue, révolutionnaire dans ses applications car, de toute évidence, respectueuse de l’environnement, pratique et peu chère. le point commun de ces quelques innovations (toutes trois primées et récompensées) ? la rupture épistémologique, c’est à dire l’audace de remettre en cause ce qui semblait acquis. a la sortie de cette soirée, après avoir échangé quelques mots avec un de ces “pionniers”, j’ai allumé mon auto-radio sur le trajet qui me ramenait. les échos de la campagne électorale qui me sont parvenus, chargés de notions de crise, d’austérité, de rigueur, m’ont paru tellement dissonants que j’ai rapidement coupé le son pour éviter de dissiper trop vite l’étrange bien-être dont je m’étais imprégné durant ces quelques heures. je me suis souvenu que le seul candidat à la présidence qui avait “osé” – timidement – user du terme de “rêve” s’était aussitôt fait violemment rabrouer par la meute de nos prétendus “protecteurs”. extrapolons ce qu’il m’a été donné de voir localement à l’échelle de la france. on imagine dans ce pays un formidable fourmillement de gens qui inventent, imaginent, un terreau d’enthousiasme dont il serait criminel de se priver. les périodes de crise sont aussi des moments propices à l’émergence de nouvelles idées, de nouvelles espérances, de nouveaux sujets d’enthousiasme collectif. il serait temps que le monde politique opère sa rupture épistémologique. publié dans : actualité | le 5 février, 2012 | pas de commentaires » -- non à la violence contre les femmes il m’a semblé que l’actualité et notamment les « débordements sexistes » que l’affaire dsk avait suscités (« simple troussage de soubrette », « il n’y a pas mort d’homme »…), m’offraient l’opportunité de parler du concours 2011 lancé par le centre régional d’information des nations unies en europe occidentale (unric) et intitulé : « non à la violence contre les femmes ». le concours 2010 sur les objectifs du millénaire pour le développement (« éliminer la pauvreté, c’est possible »…) avait rencontré un grand succès puisque 2000 affiches émanant de 34 pays européens avaient été envoyées. http://competition.create4theun.eu j’ai moi-même soumis 4 propositions que je livre à la sagacité de mes lecteurs. publié dans : actualité | le 3 juin, 2011 | pas de commentaires » -- usa : la force des symboles la une du numéro de time magazine de cette semaine est remarquable. elle est l’application d’une charte graphique quasi-immuable depuis plus de 70 ans. la charte graphique de time, le magazine américain de référence, est le marqueur de l’historiographie immédiate. la façon dont est mise en scène la fin de ben laden, en employant sur la couverture des codes similaires à ceux utilisés en 1945 pour annoncer la mort d’hitler (fond blanc, illustration plutôt que photo et, surtout, cette croix rouge qui indique l’élimination), traduit très clairement la position que tenait le terroriste dans la hiérarchie des ennemis de l’amérique depuis septembre 2001. mon oeil de graphiste m’a permis d’apprendre que la culture américaine, en matière de marque et d’identité visuelle, a toujours privilégié la solution du « lifting » plutôt que celle du changement radical. c’est ainsi, par exemple, que les logos de « marlboro » ou « coca-cola » ont régulièrement évolué sans jamais que le consommateur en soit perturbé. la permanence des signes permet d’installer un alphabet et un langage qui ont d’autant plus de force qu’ils sont accessibles à l’ensemble des générations qui composent une population. le message est clair et universel : un des plus grands ennemis de l’histoire de l’amérique a été rayé de la surface de la planète. en ce qui concerne saddam hussein, on est toujours à la recherche des armes de destruction massive qui ont motivé son élimination. les couvertures de time se révèlent alors plus comme les témoins d’une époque et d’un état d’esprit que comme les termes d’une histoire qu’il faudra bien un jour réécrire. l’annonce de la mort de hitler a été faite le 1er mai 1945 par la bbc. la mort de ben laden a été annoncée le 1er mai 2011 par obama soit exactement 66 ans plus tard. ça n’est, bien sûr, qu’une coïncidence. publié dans : actualité | le 8 mai, 2011 | pas de commentaires » -- solar impulse en volant plus de 24 heures avec un aéronef mu par la seule énergie du soleil, bertrand piccard aura apporté une petite goutte d’eau salutaire dans l’océan de corruption, de collusion, de pollution qui a marqué ce mois de juillet 2010. il aurait été amusant que le pilote puisse aller balader son frêle esquif d’optimisme au dessus du golfe du mexique, là où l’énergie fossile qui semble pourtant tellement dépassée fait encore des ravages. publié dans : actualité | le 27 juillet, 2010 | pas de commentaires » -- l’horreur de l’euro logo une petite colère salutaire au nom de tous mes amis graphic designers ! avez-vous vu le logo de la candidature française pour l’euro de foot de 2016 ? tous les poncifs du genre sont réunis, les couleurs primaires associées dans un ordre aléatoire pour faire « jeune » (merci google !), la typo manuscrite – maladroite (mais est-ce voulu ?) – pour traduire le « dynamisme » de l’événement, la « base-line » qui ne veut strictement rien dire et qui surcharge inutilement le logo, le titre « uefa euro » en gris, dans une police de caractère type « helvetica rounded » pour faire moderne, la hiérarchie des divers signes « décidée » suivant leur encombrement respectif, au détriment des règles sémantiques de base… on n’ose imaginer de qui il fallait être le « copain » pour avoir l’honneur de pondre une telle indigence mais, ce qui est sûr, c’est qu’il n’était pas requis d’être un professionnel de l’identité visuelle… ce qui est vraiment rageant, outre le fait d’enrichir des imposteurs, c’est surtout de donner du design français à l’étranger une image aussi déplorable. je vous laisse apprécier (ci-dessous) la qualité du travail pour l’identité turque et celle des divers logos réalisés pour les jo de 2016. au moment où